Chrétiens
L’Eglise Evangélique Baptiste d’Argenteuil appartient à la famille chrétienne. Elle se reconnaît dans les grandes affirmations de foi, notamment le Credo :
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie. Il a souffert sous Ponce-Pilate ; il a été crucifié ; il est mort ; il a été enseveli ; il est descendu au séjour des morts. Le troisième jour, il est ressuscité des morts ; il est monté au ciel ; il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant ; il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint.
Je crois la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.
Amen
Protestants
La famille chrétienne se compose de trois grandes confessions : catholiques, orthodoxes et protestantes. L’Eglise Evangélique Baptiste d’Argenteuil se rattache au protestantisme issu de la Réforme du 16e siècle.
Deux grandes affirmations le caractérisent :
– Nous sommes sauvés par Dieu, en vertu de sa grâce seule (sola gratia) par le seul moyen de la foi (sola fide). Aucune œuvre humaine, aucun mérite personnel, aucun rite n’est en mesure de procurer le salut. Comme dit la Bible : « C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés, au moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas en vertu des œuvres, pour que personne ne puisse faire le fier. » (Lettre de Paul aux Ephésiens 2.8-9). Si le salut est offert gratuitement et sans condition par Dieu il ne devient effectif dans la vie d’un homme que dans la mesure où celui-ci le reçoit. C’est ce que le Bible appelle « le moyen de la foi ». La foi n’est pas une œuvre humaine. Elle devrait plutôt se comparer à la main ouverte du mendiant qui demande une aumône. La foi est pure réception du don de Dieu ; elle est cependant ma foi dans la mesure où je peux décider d’ouvrir ou de fermer ma main.
– La Bible, et elle seule (sola scriptura), nous permet de connaître Dieu, sa volonté et les doctrines chrétiennes. Aucune tradition ultérieure ne saurait être placée au même niveau. « La prééminence de la Bible, par rapport à l’Eglise et aux Eglises, par rapport à la tradition chrétienne et aux traditions chrétiennes, est du même ordre que celle qu’on attribue à la source par rapport au fleuve qui en découle. Le fleuve est toujours menacé d’être pollué par rapport à la source qui, elle, est pure. » (L. Gagnebin, Le Protestantisme, Carrière-sous-Poissy, La Cause, 1990, pp 27-28).
Evangéliques
En réaction au libéralisme de nombreuses Eglises protestantes du 19e siècle, un courant dit « évangélique » s’est développé. Il a renouvelé la définition de la foi en réaffirmant certaines vérités laissées de côté. Sébastien Fath (Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France. 1800-2005, Genève, Labor et Fides, pp 21ss) affirme que le protestantisme évangélique se caractérise par quatre grandes affirmations :
- L’infaillibilité de la Bible : La Bible est la seule source d’autorité : dans tout ce qu’elle enseigne et affirme, elle est parole infaillible de Dieu. A ce titre, pour le chrétien évangélique, aucune autre sagesse, aucune autre révélation, aucune science ne peut être placée au même niveau. Il convient toutefois de comprendre ce que la Bible enseigne et affirme. C’est là tout le travail de l’exégèse (l’étude minutieuse du texte) et de l’herméneutique (l’interprétation des vérités bibliques pour notre temps).
- La centralité du thème de la croix : Pour les évangéliques, la théologie biblique étant essentiellement une théologie du salut, la croix en constitue le point culminant. La croix est le lieu où Jésus, le Fils de Dieu envoyé dans ce monde, a subi, à notre place, la condamnation qui pesait sur nous du fait de notre péché. Elle dit le sacrifice consenti une fois pour toute par le Christ pour notre salut éternel. Hors de la croix, il n’y a point de salut !
- La conversion : Les évangéliques se reconnaissent dans cette affirmation : on ne naît pas chrétien, on le devient. Ce « devenir chrétien » a été exprimé par plusieurs termes. Le terme « conversion » exprime la démarche par laquelle un homme renonce au péché qui l’éloigne de Dieu et décide de vivre désormais en disciple de Jésus-Christ. Confiant dans les promesses bibliques, nous croyons que, au cœur de cette démarche de conversion, Dieu opère, par son Esprit, une œuvre de régénération comparable à une nouvelle naissance. L’idée de nouvelle naissance a été enseignée par Jésus lui-même dans l’évangile de Jean : « Si quelqu’un ne nait pas de nouveau, il ne peut voir le règne de Dieu » (Jean 3.3).
- L’engagement militant : La nouvelle naissance produit une vie nouvelle, une vie dans laquelle un feu nouveau s’est allumé. C’est ainsi que le chrétien évangélique verra comme une priorité absolue de chercher à vivre selon l’enseignement de la Bible, même lorsque celle-ci est en décalage avec la pensée contemporaine. Toutefois Les chrétiens évangéliques ne se coupent pas du monde. Leur ambition est d’y être des témoins de l’amour de Dieu et de la vie nouvelle produite par le Saint-Esprit. L’évangélisation est donc considérée comme un impératif qui s’adresse à l’Eglise. En outre l’Eglise, conçue comme le rassemblement des convertis, est un lieu de fraternité, de communion, de ressourcement de la foi.
Aucun de ces traits à lui seul n’est spécifique au mouvement évangélique et bien d’autres chrétiens pourraient aussi les revendiquer. Mais ces quatre affirmations prises ensemble définissent assez précisément la foi du chrétien évangélique.
Baptistes
Selon Sébastien Fath « le baptisme est né à la confluence entre deux grands courants protestants du XVIe siècle : l’anabaptisme et le congrégationalisme séparatiste anglais. Il se caractérise principalement par trois traits distinctifs, liés entre eux : une théologie généralement calviniste, une ecclésiologie spécifique (le modèle professant et congrégationaliste), et une conception originale du baptême (administré au converti sur profession de foi). A ces traits, on peut ajouter un rapport d’indépendance systématique vis-à-vis de l’Etat. » (Sébastien Fath, Une autre manière d’être chrétiens en France, Genève, Labor et Fides, 2001, pp 79-80)
Rappel historique
La première Eglise baptiste a été fondée par l’anglais John Smyth. Pasteur d’une communauté séparatiste qui refusait tout accommodement avec l’Eglise anglicane d’Etat, il dut s’exiler à Amsterdam. Là, il entra en contact avec des groupes qui pratiquaient exclusivement le baptême d’adulte. Ces mouvements étaient appelés anabaptistes (mot qui signifie : « ceux qui rebaptisent ») car, bien qu’ayant adhéré aux grandes idées de la Réforme protestante, ils refusaient catégoriquement la validité du baptême des petits enfants pratiqué dans l’Eglise Catholique ou encore dans les Eglises Luthériennes et Réformées. Au contact des anabaptistes John Smyth fut convaincu par leurs arguments. Il s’est fait baptiser avec les membres de son Eglise. Ainsi naissait la première Eglise Baptiste sur le continent, en 1611. Un an plus tard, une partie de la communauté est repartie à Londres où elle fonda la première Eglise Baptiste anglaise, autour du pasteur Thomas Helwys. Ce mouvement fit rapidement florès puisqu’en 1660 il y avait plus de 300 communautés baptistes en Angleterre. Ce mouvement s’est alors développé dans le monde. Il s’est implanté dans le nord de la France au début du 19e siècle.
Parmi les traits distinctifs que souligne Sébastien Fath on peut relever :
- Une conception originale du baptême. Seules des personnes qui en font la demande et qui désirent s’engager dans la vie de disciple de Jésus peuvent se faire baptiser. Les Eglises baptistes ne baptisent donc pas les petits enfants. Pour eux le baptême ne sauve pas. Il n’est que la traduction visible de la foi personnelle du baptisé et la célébration de l’œuvre de régénération opérée par l’Esprit de Dieu dans sa vie.
- Une conception particulière de l’Eglise. L’Eglise est le rassemblement des personnes baptisées. Ce sont des Eglises de professants. Cela a des conséquences sur le gouvernement de l’Eglise : « Dans la mesure où une Eglise est composée de chrétiens professants, donc de personnes ‘’animées par l’Esprit de Dieu’’, c’est à la communauté locale dans son ensemble de prendre les grandes décisions qui l’engagent. Les membres de l’Eglise sont donc régulièrement réunis en assemblée et sont appelés à voter pour élire et rendre officiels les différents ministères qui seront au service de la communauté et décider des choix les plus importants pour l’Eglise » (E. Lhermenault, Les Eglises Baptistes. Un protestantisme alternatif, empreinte, 2009, p 138). Ce système appelé « congrégationaliste » se distingue des autres modes de gouvernement de l’Eglise comme le système épiscopal (l’Eglise gouverné par l’évêque ou le pasteur) ou le système presbytérien (l’Eglise gouvernée par un collège d’anciens ou de conseillers presbytéraux).